Proposition costumes
Un sapin chez les Ivanov
Texte: Alexandre Vvédenski
Staline arrive au pouvoir et c’est le désenchantement. Être poète dans ce contexte est extrêmement dangereux. Dans Un sapin chez les Ivanov, le passé et le futur de la Russie y sont sinistres. Vvédenski nous plonge dans un monde déstabilisant où rien ne semble n’avoir de sens. Un monde dont nous ne maitrisons pas les règles. Un monde ente raison et folie. L’humour noir de cette pièce nous met face à un exercice du pouvoir appliqué à toutes les échelles ; l’abus de pouvoir sur les enfants, le commissariat, la maison de fous, le tribunal.
« Je m’en suis pris aux concepts, aux généralisations globales, ce que personne n’avait fait avant moi... [...] Je suis arrivé à la conclusion que les liens généralement admis étaient faux, mais je n’ai pas su dire quels devaient être les nouveaux. [...] Ma sensation essentielle est celle de la fragmentation du monde, la parcellisation du temps. Et si cela contredit la raison, c’est que la raison ne comprend pas le monde... » Alexandre Vvédenski
Les costumes accompagnent les personnages détenteurs de cette folle autorité. Le commissaire, homme de pouvoir, multiplie les couches, il enfile par dessus une blouse de médecin psychiatrique, puis la robe du juge. L’autorité décuple l’autorité.
Les enfants semblent déguisés en cosmonautes. Ils sont les premières victimes de cette autorité. C’est lorsque la petite Sonia fait une allusion sexuelle que la nurse lui tranche la tête à la hache. En réalité, les enfants portent déjà leur dépouille de peau tannée sur eux. La petite Sonia est la première à l’abandonner sur le plateau.
Le costume de la nurse mélange les temps. C’est un tablier de nurse de 1900, mais il est en plastique, une matière de pauvre des années 2000.
Les seuls à échapper aux système totalitaire sont les animaux. Ils surgissent de la nature comme une réminiscence du sacré et du divin en dehors de cet espace-temps.
Les fous aussi semblent y échapper, restés très connectés à la nature et à l’irrationnel.