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Lumière noire / instalation

  © Anais Ruales

L’installation est un parcours sensoriel qui invoque la perception singulière de l’espace et du temps de mon père, à la fois aveugle et voyant. C’est mon rapport à sa cécité, mélangé à mes propres souvenirs d’obscurité d’enfant qui structurent la dramaturgie de l’installation.
L’enjeu est d’amener le spectateur dans un état d’écoute sensible en sollicitant ses sens d’une manière physique. Le corps du spectateur déroule le temps, et imagine l’espace. L’état de cécité est important vis à vis de l’espace. Couper la vue, c’est élargir l’espace, c’est aussi le déplacer dans une vision mentale, laisser la place à autre chose, proposer un état d’ouverture, où le temps se mute, s’allonge.

  © Anais Ruales

Autour du trou avec la pluie, une lueur bave sur le mur. Alors que la pupille s’ouvre, on découvre une nouvelle salle face au trou. Une image inversée apparaît au milieu de la pièce, suspendue. On n’est pas sûr d’abord, et puis on distingue une personne qui bouge doucement, floue et ténue comme un souvenir, une image mentale.
Nos yeux habitués à l’obscurité, on marche à tâtons, cherchant l’origine de cette apparition, prouver sa réalité. En dépassant l’écran, la source de lumière - un rond lumineux - nous appelle. Alors qu’on s’avance, un chant de grillons,
irrégulier emplit l’espace sonore, la source est proche, physique. Alors qu’on plonge notre oeil dans le trou, la lumière s’éteint, l’image s’échappe, insaisissable. Ne restent devant nous que des hautes herbes dans la pénombre.

  © Anais Ruales

  © Anais Ruales

  © Anais Ruales

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