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La pluie d'été / instalation

Librement inspiré de La pluie d’été de Marguerite Duras

« Eux les brothers et les sisters, ils avaient encore dans la tête les espaces des premiers âges. Des espaces sombres, des peurs inintelligibles, inconsidérées, d’autoroutes désertes par exemple, d’orages, de nuits noires, de vent. Allez voir ce que ça dit certaines fois le vent, ce que ça crie. » p 71

On entre dans le couloir de l’entrée plongé dans l’obscurité. On s’engouffre dans l’escalier de la cave guidé par de la lumière, un son d’averse et une voix. En bas de cet escalier, au sous-sol, la seule source de lumière est un couloir, ou plutôt, l’image d’un couloir d’une autre maison. Une voix provient de ce couloir et nous raconte. Derrière une porte cadenassée on entend la pluie tomber, des rayons de soleil frappent les vitres de la porte, sûrement à travers un feuillage. Au fond du couloir, une porte est ouverte, de la lumière descend du soupirail, elle éclaire apparemment rien, une niche en brique, quelques toiles d’araignée, des plantes de terrain vague, l’odeur de terre est très forte, elle est mole sous les pieds. Derrière une autre porte close, un trou, la lumière nous attire, une image flotte, une maison, vue de haut peut-être.        

Il s’agit d’un parcours ponctué de projetions de photos d’intérieurs de la maison d’enfance de ma mère, d’installations lumineuses et sonores qui restructurent le lieu et l’amènent autre part. À mi-chemin entre réalité et imaginaire. C’est un espace de souvenir et de récit. La pluie d’été de Marguerite Duras met des mots sur le fantasme que j’ai de l’histoire d’enfance de ma mère. J’ai commencé à mélanger ses souvenirs de sa maison d’enfance, les miens, et les descriptions de la maison de la pluie d’été et ses alentours.
C’est l’écho entre cette fiction et la maison d’enfance de ma mère que je recherchais. Où le réel et le fictionnel venaient se rejoindre. Me détacher un peu plus de la fiction, en écrivant de toutes petites histoires de l’enfance de ma mère, écrire ce qui me reste de ce qu’elle m’avait raconté.  Entrelacer des réalités. Retranscrire la sensation qu’il m’en reste. Je voulais l’invoquer, la faire surgir.  Faire résonner ce lieu d’enfance dans ma cave, enchâsser les espaces.

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